Imperméables à la chute du gouvernement, les banques françaises retrouvent des couleurs en Bourse. Un rebond technique qui, malgré tout, ne doit pas faire oublier qu'elles vont devoir s'adapter à ce climat d'incertitude persistant, et à ses conséquences sur l'activité de banque de détail. Fin novembre, l'impasse budgétaire avait pesé de façon épisodique sur les cours de Bourse des fleurons financiers français, marquant le retour du risque politique. Le renversement du gouvernement Barnier n'a, en revanche, pas créé de secousses immédiates sur le secteur. Jeudi, au lendemain du vote de la motion de censure, les valeurs bancaires se sont même payé le luxe de rebondir à la Bourse de Paris. Société Générale, qui a été très chahutée depuis un an, a progressé de 4,3 % sur la séance de jeudi, et la hausse s'est poursuivie vendredi matin (+2 %). BNP Paribas et Crédit Agricole avaient, elles, grimpé de près de 2 % jeudi et continuent sur leur lancée vendredi. La détente des spreads de crédit qui a suivi l'annonce de la démission de Michel Barnier a aussi été de nature à faire retomber la pression. Car les banques françaises sont très sensibles à ces écarts de taux entre les obligations d'Etat françaises (OAT) et allemandes (Bund). La menace de voir cette « prime de risque », et de facto, les coûts de refinancement augmenter, semble donc s'être un peu éloignée pour les institutions financières. Par ailleurs, si l'on se penche sur un autre baromètre, celui des niveaux des « credit default swap » (CDS) des banques, ils sont toujours rassurants. Ces produits dérivés reflètent, en quelque sorte, le prix à payer par les banques pour se protéger contre un risque de défaut. On est loin en effet des pics de stress atteints en 2023, lors de la faillite de la banque régionale américaine SVB, où ces contrats se négociaient près du double pour les banques de l'Hexagone, sans parler de la crise des dettes souveraines de 2012, lorsque leur coût s'était envolé. L'apparente forme des banques doit cependant être regardée avec prudence. Le rejet du budget 2025 et la chute du gouvernement n'impactent en effet pas directement les fondamentaux des banques à court terme, en revanche cela contribue à renforcer les incertitudes macroéconomiques qui, elles, peuvent peser à moyen terme sur l'activité. Si l'on aboutit à un décrochage de la croissance, de la confiance des ménages et du climat des affaires avec en toile de fond une hausse des faillites des entreprises, cela pourrait retarder le redémarrage des activités de banques de détail - qui ont déjà fortement souffert de la remontée brutale des taux -, et contribuer à une augmentation plus marquée du coût du risque et des encours non performants. D'ailleurs, le secteur bancaire français a été le seul à se voir attribuer une « perspective dégradée » dans une étude publiée jeudi par l'agence de notation Fitch, contre « neutre » pour le reste des pays européens.
Post de Jean-Christophe GAY
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💥Pourquoi les banques échappent pour l'instant à l'électrochoc de la censure ☔️Imperméables à la chute du gouvernement, les banques retrouvent des couleurs en Bourse. 📈Un rebond technique, qui malgré tout, ne doit pas faire oublier qu'elle vont devoir s'adapter à ce climat d'incertitude⛈️ persistant, et à ses conséquences sur l'activité de banque de détail. https://lnkd.in/eydXMtvk
Pourquoi les banques échappent pour l'instant à l'électrochoc de la censure
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Politique monétaire : bilan 2023 de la BDF La hausse des taux décidée par la BCE aura eu pour conséquence notable une perte opérationnelle de 12,4 milliards € dans le bilan de la Banque de France en 2023 (d'autres banques centrales ont également déclaré des pertes de même nature). La dernière perte opérationnelle de la Banque de France datait de 2003. La hausse de la rémunération des dépôts des banques commerciales en est la raison principale.
Le bilan de la Banque de France plombé par la hausse des taux
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A suivre
🏦 Les banques françaises s'apprêtent à dévoiler leurs performances du deuxième trimestre. Des résultats qui seront observés de près, un mois après la dissolution ! 👍 Parmi les probables motifs de satisfaction, des marges qui se redressent, la collecte de l'assurance-vie et les activités de marché. 👎 Mais les emprunteurs restent trop rares, et les inquiétudes politiques pèsent. ➡️ Dès mercredi, BNP Paribas ouvrira comme toujours le bal. Suivi, la semaine suivante, par Crédit Agricole, Société Générale ou encore Crédit Mutuel Alliance Fédérale.
Résultats des banques : les points clés à surveiller
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Les valeurs : Crédit Agricole, Fnac Darty et Llama Crédit Agricole. La Banque française rebondit de 1,58% ce soir (+7,5% en 2024), à 13,78€, suite à une évaluation positive de Jefferies, qui passe de conserver à acheter sur le titre, tout en augmentant son objectif de cours de 13,4€ à 21,6€ (soit un potentiel de hausse de près de 50% !). Cette révision positive est motivée par une anticipation de rebond sur les banques françaises après une chute excessive due à la dissolution de l'Assemblée. La banque américaine estime que le marché a déjà intégré le risque politique et que les banques françaises offrent un bon point d'entrée pour les investisseurs. On en reparle dans la suite du Journal. Nous avons également recommandé une position de court terme sur une valeur bancaire aujourd'hui, de haute qualité avec un potentiel de croissance significatif.
Le rebond de Crédit Agricole, le roi Apple... Les 3 infos Bourse du jour
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ECONOMIE Après des années à engranger d'importants revenus à la faveur d'une politique monétaire très accommodante, la tendance s'est inversée en 2022. Mais au terme de cette année de transition, la Banque de France avait tout de même dégagé un bénéfice opérationnel de 4,4 milliards d'euros. Un an plus tard, la hausse des taux a fait grimper en flèche la rémunération versée aux banques lorsqu'elles confient leurs dépôts à la Banque de France. Le taux de dépôt - qui est l'un des trois taux directeurs de la zone euro - est grimpé de -0,50 %, mi-2022, à 2 % début 2023, puis 4 % à son pic de l'actuel cycle monétaire en septembre dernier. Et la liquidité excédentaire reste importante. Elle était estimée à 3.509 milliards d'euros à fin 2023 pour l'Eurosystème. En face, les revenus procurés par les titres acquis ces dernières années à taux bas, voire négatifs, sont sans commune mesure. « Les charges de rémunération de l'excédent de liquidité perdureront encore quelques exercices », a d'ailleurs signalé Denis Beau, premier sous-gouverneur de la Banque de France. #creativebusinessdevelopment, #banque, #finance, #france, #banquedefrance, #taux
La Banque de France puise dans ses réserves pour couvrir une perte de 12 milliards d'euros
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#BANQUE: LA BANQUE DE FRANCE 🇨🇵 CONNAIT UNE PERTE DE PLUS DE 12 MILLIARDS ! ➡️ La Banque de France (BDF 🇨🇵) a fait état vendredi d'une perte de 12,4 milliards d'euros pour 2023 qu'elle a intégralement recouverte en puisant dans son fonds pour risques généraux. ➡️ Le relèvement des taux directeurs depuis l'été 2022 a conduit à une forte diminution des revenus de politique monétaire qui pèse sur les grandes banques centrales. ➡️ Le mois dernier, la Banque centrale européenne 🇪🇺 (BCE) a ainsi annoncé une perte annuelle record pour 2023, de 7,9 milliards d'euros avant déblocage de provisions. ➡️ Ce fonds dispose encore, après reprise de la provision pour 2023, de près de quatre milliards d'euros, a indiqué la banque centrale.
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La Banque de France puise dans ses réserves pour couvrir une perte de 12 milliards d'euros L'objectif de la politique monétaire est la stabilité des prix, a rappelé le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. Pour la deuxième année consécutive, l'Etat actionnaire ne recevra pas de dividende. Il fallait s'y attendre. Comme toutes les banques centrales engagées dans une normalisation monétaire à marche forcée ces deux dernières années, la Banque de France a vu ses comptes se dégrader de façon impressionnante. Vendredi, elle a publié un résultat net à l'équilibre pour 2023. Mais pour éviter de tomber dans le rouge, elle a mobilisé 12,4 milliards d'euros en allant puiser dans son Fonds pour risques généraux (FRG). Un montant qui correspond à son déficit dit « ordinaire ». 👉La suite à lire dans Les Echos par Sophie Rolland https://lnkd.in/eghDEts7
La Banque de France puise dans ses réserves pour couvrir une perte de 12 milliards d'euros
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La rentrée s'annonce sous tension pour les banques et assureurs en France, confrontés à de multiples incertitudes. Parmi les enjeux majeurs, l'instabilité politique continue de peser, ayant déjà provoqué une chute significative des actions des principales banques françaises. Le redémarrage du crédit, en particulier dans l'immobilier, reste incertain, tandis que l'augmentation des défaillances d'entreprises menace de fragiliser encore davantage le secteur. Les banques françaises peinent à rattraper leur retard par rapport à leurs concurrentes européennes, ce qui souligne l'ampleur des défis qui les attendent dans les prochaines semaines. #Banque #Assurance #Economie #Finance #Politique #Credit #GestionDesRisques #Strategie #Banks #Insurance #RiskManagement #FinancialIndustry #Growth #Strategy #Leadership
Banque, assurance : les 10 sujets de rentrée à surveiller
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En 2024, les pertes record des grandes banques centrales européennes pour 2023 révèlent une fragilité croissante de leur rentabilité. Début 2024, la BDF a fait état d’une perte de 12,4 milliards € pour l’exercice 2023. Cette perte a été couverte en puisant dans le FRG (Fonds pour Risques Généraux), qui a fondu, ce qui a permis de présenter un résultat 2023 à l’équilibre. Autres exemples, la Bundesbank et la Banque des Pays-Bas apparaissent tout comme la BDF à l’équilibre (manip. similaire), mais les déficits opérationnels s’élèvent respectivement à 21,6 et 3,5 mds. Comme pour une banque classique, une part essentielle de la rentabilité d’une banque centrale provient de la marge nette d’intérêts, c’est-à-dire de la différence entre les produits et les charges d’intérêts. Si les pdts d’intérêts diminuent et/ou les charges d’intérêts augmentent, la rentabilité s’effondre. La hausse des taux directeurs a considérablement augmenté la rémunération versée par la BCE aux banques commerciales lorsqu’elles confient leurs réserves auprès des banques centrales des pays. Même si le taux de dépôt a été réduit à 3 reprises en 2024 pour s’établir à 3,25% aujourd’hui, le coût du passif du bilan de la BCE reste élevé, surtout lorsqu’on le compare à la rentabilité (très dégradée) de l’actif.
Pertes des banques centrales : vers une crise de rentabilité et de crédibilité ? (1/2)
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🚨 Sujet TRES intéressant dont on ne parle pas assez : les portefeuilles des banques 📉 Depuis 2022, elles ont vu des pertes cumulées latentes de près de $700 Mds ! Au Q4 2023, ces pertes étaient à $478 Mds 🧐 La cause ? Ces banques ont investi massivement dans des obligations d'Etat lorsque les taux étaient au plus bas, et dont la valeur a chuté avec la hausse brutale des taux que l'on a connu 💡 En réalité, ces pertes n'ont pas d'importance car les titres doivent être conservés jusqu'à l'échéance et permettre aux banques de recevoir les montants investis initialement (principe d'une obligation). Les pertes deviennent donc nulles avec le temps ! ⚠️ Mais en cas de panique bancaire, elles n'auront plus assez de fonds pour réagir en vendant ces titres car leurs pertes latentes deviennent réelles, et elles risquent ainsi de devenir insolvables ! 👉 C'est ce qui est arrivé en mars 2023 avec les banques régionales 🇺🇲 Toute la fragilité du système actuel en un graphique 🤷🏻♂️ qu'en pensez-vous ?
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