Le Stade Toulousain, un budget conséquent d’abord, un modèle peut-être !
Venir Titiller l’institution et les nombreux supporters du Stade Toulousain n’est pas un exercice aisé, compte tenu de son histoire, son palmarès et ses stars, les mieux informés propageant largement le récit singulier des Rouges et Noirs, au nom d’un rugby total usant et abusant d’un modèle de jeu structuré/ déstructuré, relances lointaines et prises de risques etc., etc…
S’il n’est pas question de déconstruire ce cliché, il me semble opportun en cette journée de finale du Top 14, d’apporter quelques ingrédients constitutifs trop peu commentés,
- Le Stade Toulousain possède le plus épais budget du Top 14 avec 46 Meuros sur 2023/2024(La Rochelle 36 Meuros et Castres 25 Meuros)
- L’effectif Pro du club dépasse celui des autres clubs du Top 14 (plus de 55joueurs a statut pro.)
- Le % de joueurs étrangers est de 28 % de l’effectif total) (moyenne du top 14)
- Enfin, le Stade Toulousain est propriétaire de son stade (une exception en top 14).
Au-delà de ces éléments objectifs relativisant selon moi les comparaisons, le Stade est une équipe qui joue quand elle mène de plus de 15 points d’écarts, mais qui assure ses fondamentaux quand elle est menacée ; L’entraineur Hugo Mola est un pragmatique qui ne prend pas beaucoup de risque et qui donne très souvent la consigne de prendre les points dans les 50, lorsqu’une pénaltouche irait davantage dans l’esprit du jeu et donc du récit Toulousain. Il en va de même pour les phases de mauls pénétrants à quelques encablures de la touche ou, comme les autres équipes qu’elle critique, le Stade ne fait qu’assurer des ballons portés à l’instar du Leinster qu’il font passer pour des professionnels du pickandgo.
Contre La Rochelle à 15 contre 13 en demi-finale la semaine dernière, menant de 11 points à 10 minutes de la fin, nous avons vu Ramos prendre les points au lieu de jouer dans l’esprit du rugby en pénaltouche pour tenter l’essai.
Contre La Rochelle encore en finale l’année dernière, l’essai de « nulle part » de R. Ntamack n’est pas selon moi une merveille du genre, mais une énorme bourde défensive Rochelaise :
Maladroit tout le match, NTamack complètement cuit en fin de match, a relancé à vitesse très moyenne et sans trop y croire par fierté personnelle (à l’instar d’un avant-centre en football), pour marquer l’essai victorieux de Toulouse, contre le cours du match disons-le !
Alors bien sûr et à postériori, le récit toulousain a repris le dessus.
Tout ceci pour expliquer comme dirait La Fontaine dans la fable du loup et du renard, que le chant du coq à la fin, ramène ce dernier à la raison, ayant constaté par fierté, qu’endosser l’habit du loup ne lui seyait point….