La Corée du Nord se préparerait à envoyer davantage de troupes et des drones kamikazes en Russie

SEOUL, 23 déc. (Yonhap) -- La Corée du Nord semble se préparer à déployer de nouvelles troupes en Russie et fournir davantage d'équipements militaires, dont potentiellement des drones kamikazes, pour soutenir Moscou dans sa guerre contre l'Ukraine, a indiqué lundi l'armée sud-coréenne.

«Une évaluation exhaustive de multiples renseignements montre que la Corée du Nord se prépare à permuter ou augmenter son détachement de troupes (en Russie), tout en fournissant actuellement des lance-roquettes de calibre 240 mm et des canons automoteurs de 170 mm», a déclaré le Comité des chefs d'état-major interarmées (JCS).

«Il existe également des signes montrant que (le Nord) passerait à la production et à la livraison des drones kamikazes dévoilés lors d'une visite d'inspection sur le terrain de Kim Jong-un en novembre», a ajouté le JCS, qui considère que Pyongyang cherche ainsi à acquérir de l'expérience pratique sur un champ de bataille et moderniser ses systèmes d'armement conventionnels.

Cette analyse survient alors que les services secrets sud-coréens estiment à 1.100 les morts et blessés nord-coréens, alors que Pyongyang aurait envoyé plusieurs milliers de soldats pour assister la Russie.

Le mois passé, l'organe de presse officiel du Nord avait rapporté que Kim avait assisté en personne à un test sur site de plusieurs drones kamikazes et avait demandé le lancement de la production à large échelle de ces armes qui sont devenues indispensables dans les conflits armés du XXIe siècle en raison de leur rapport coût-efficacité.

Le JCS a également précisé qu'aucun signe spécifique concernant de nouvelles provocations n'avait été identifié, et que le Nord semblait se concentrer sur le développement de sa collaboration militaire avec la Russie et le maintien d'un climat stable à l'intérieur de ses frontières avant l'importante réunion plénière du Parti du travail qui a habituellement lieu en fin d'année.

L'armée n'exclut toutefois pas la possibilité que le Nord mène une provocation militaire inattendue aux alentours de la date de cet événement, par exemple avec un tir d'essai d'un missile balistique à portée intermédiaire équipé d'une tête hypersonique.

Le JCS pense que le Nord devrait à l'avenir continuer à investir la «zone grise» avec ses provocations, comme elle l'a fait cette année avec l'envoi par ballons de sacs remplis de déchets ou le brouillage de signaux GPS.

«Comme le Nord doit se concentrer sur son soutien à la Russie l'année prochaine, il doit certainement se sentir gêné par (le risque de) provoquer des tensions militaires ou conflits qui pourraient donner lieu à la création d'un nouveau front de guerre», a expliqué à ce sujet le JCS.

«Mais la nécessité de la coopération dans le partage de l'information avec les Etats-Unis ainsi que l'établissement d'une posture de préparation ferme sont vitaux puisqu'il y a également la possibilité que le Nord tente différentes provocations, par exemple un tir de missile balistique intercontinental ou un test nucléaire, pour renforcer son pouvoir de négociation face aux Etats-Unis.»

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