Aller au contenu

Sinogramme traditionnel

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est la version actuelle de cette page, en date du 8 octobre 2024 à 05:30 et modifiée en dernier par OrlodrimBot (discuter | contributions). L'URL présente est un lien permanent vers cette version.
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Sinogramme traditionnel
Image illustrative de l’article Sinogramme traditionnel
Caractéristiques
Type Logogramme
Langue(s) Chinois, Coréen (Hanja), Japonais (Kyūjitai)
Direction
  • Gauche à droite (usage moderne)
  • Haut-en-bas, colonnes de droite-à-gauche (style traditionnel)
Historique
Époque Depuis le IIe siècle[1]
Système(s) parent(s) Écriture ossécaille

 Style sigillaire
  Écriture des clercs
   Sinogramme traditionnel

Système(s) dérivé(s)
Codage
ISO 15924 Hant (502), Han (variante traditionnelle)
Sinogramme traditionnel

Nom chinois
Chinois traditionnel 正體字
Chinois simplifié 正体字
Traduction littérale Forme de caractères standard

Rendu alternatif
Chinois traditionnel 繁體字
Chinois simplifié 繁体字
Traduction littérale Forme de caractères complexe
Pays et régions utilisant officiellement les caractères chinois actuellement ou anciennement comme système d'écriture :
  • Chinois traditionnel utilisé officiellement (Taïwan, Hong Kong, Macao)
  • Chinois simplifié utilisé officiellement, mais la forme traditionnelle est également utilisée dans l'édition (Singapour et Malaisie)[2]
  • Chinois simplifié utilisé officiellement, la forme traditionnelle dans l'usage quotidien existe mais n'est pas courante (Chine continentale, Kokang et État Wa au Myanmar)
  • Caractères chinois utilisés en parallèle avec d'autres écritures dans les langues maternelles respectives (Corée du Sud, Japon)
  • Caractères chinois autrefois utilisés officiellement, mais désormais obsolètes (Mongolie, Corée du Nord, Viêt Nam)
  • Les caractères chinois traditionnels sont un ensemble de caractères chinois standard utilisés pour l'écriture du chinois. Leurs formes modernes sont apparues pour la première fois avec l'émergence de l'écriture cléricale pendant la dynastie Han à partir de 200 av. J.-C. et ont été standardisées avec l'introduction de l'écriture régulière à partir du IIe siècle[1]. Ils sont restés la forme standard des caractères chinois imprimés ou du chinois littéraire dans toute la sinosphère jusqu'au milieu du XXe siècle[1],[3],[4] lorsque plusieurs pays ont adopté les caractères chinois simplifiés[3],[5],[6].

    Les caractères chinois traditionnels restent d'usage courant à Taïwan, Hong Kong et Macao, ainsi que dans la plupart des communautés de la diaspora chinoise en dehors de l'Asie du Sud-Est[7]; en outre, le hanja en coréen reste pratiquement identique aux caractères traditionnels, qui sont encore utilisés dans une certaine mesure en Corée du Sud, malgré les normes différentes utilisées dans ce pays pour certaines variantes de caractères chinois. À Taïwan, la normalisation des caractères traditionnels est stipulée par la promulgation de la forme standard des caractères nationaux, qui est réglementée par le Ministère de l'Éducation de Taïwan. En revanche, les caractères chinois simplifiés sont utilisés en Chine continentale, en Malaisie et à Singapour dans les publications officielles.

    Il existe un débat de longue date au sein des communautés chinoises sur l'usage des caractères traditionnels ou simplifiés (en)[8],[9]. De nombreux journaux chinois en ligne permettent aux utilisateurs de passer d'un jeu de caractères à l'autre[2].

    Les formes modernes des caractères chinois traditionnels sont apparues avec l'émergence de l'écriture cléricale au cours de la dynastie Han et sont restées plus ou moins stables depuis le Ve siècle (au cours des dynasties du Sud et du Nord).

    Le rétronyme « chinois traditionnel » est utilisé pour opposer les caractères traditionnels aux « caractères chinois simplifiés », un jeu de caractères standardisé introduit dans les années 1950 par le gouvernement de la République populaire de Chine sur le territoire de la Chine continentale.

    Usage moderne dans les régions de langue chinoise

    [modifier | modifier le code]

    Chine continentale

    [modifier | modifier le code]

    Bien que les caractères simplifiés soient approuvés par le gouvernement chinois et enseignés dans les écoles, il n'est pas interdit d'utiliser les caractères traditionnels. Les caractères traditionnels sont utilisés de manière informelle, principalement dans l'écriture manuscrite (calligraphie chinoise), mais aussi pour les inscriptions et les textes religieux. Ils sont souvent conservés dans les logos ou les graphiques pour évoquer le passé. Néanmoins, la grande majorité des médias et des communications en Chine utilisent des caractères simplifiés.

    Hong Kong et Macao

    [modifier | modifier le code]

    À Hong Kong et Macao, le chinois traditionnel est la forme écrite légale depuis l'époque coloniale. Ces dernières années, cependant, les caractères chinois simplifiés sont également utilisés pour accommoder les touristes et les immigrants de Chine continentale[10]. L'utilisation de caractères simplifiés a suscité l'inquiétude des habitants quant à la protection de leur patrimoine local[11],[12].

    Taïwan n'a jamais adopté les caractères simplifiés. Le gouvernement de Taïwan décourage l'utilisation des caractères simplifiés dans les documents gouvernementaux et dans le cadre de l'enseignement[13],[14],[15],[16]. Néanmoins, les caractères simplifiés (簡體字) peuvent être compris par certains Taïwanais, car leur apprentissage ne demande que peu d'efforts. Certaines simplifications des traits d'écriture sont présentes depuis longtemps dans l'écriture populaire, en tant que forme informelle de variante (俗字) des caractères traditionnels[17],[18].

    Philippines

    [modifier | modifier le code]

    La communauté chinoise philippine reste l'une des plus conservatrices d'Asie du Sud-Est en matière de simplification. Bien que les principales universités publiques enseignent les caractères simplifiés, de nombreuses écoles chinoises bien établies utilisent encore les caractères traditionnels. Des publications telles que Chinese Commercial News (en), World News (en) et United Daily News (en) utilisent toutes les caractères traditionnels. Il en va de même pour certains magazines de Hong Kong, tels que le Yazhou Zhoukan (en). En revanche, le Philippine Chinese Daily utilise des caractères simplifiés.

    Les sous-titres de films ou de programmes télévisés sur DVD utilisent principalement des caractères traditionnels, ce sous-titrage étant influencé par l'usage taïwanais et par le fait que les deux pays se trouvent dans la même Région DVD, 3.

    Offre d'emploi dans un quotidien philippin en caractères chinois traditionnels

    États-Unis

    [modifier | modifier le code]

    Ayant immigré aux États-Unis au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, bien avant l'introduction des caractères simplifiés, les Américains d'origine chinoise ont longtemps utilisé les caractères traditionnels. Par conséquent, les avis publics et la signalisation en chinois aux États-Unis sont généralement en chinois traditionnel[19].

    Les caractères chinois traditionnels sont connus sous différents noms dans le monde sinophone. Le gouvernement de Taïwan appelle officiellement les caractères chinois traditionnels « caractères standard » ou « caractères orthodoxes » (正體字, zhèngtǐzì)[20]. Toutefois, le même terme est utilisé en dehors de Taïwan pour distinguer les caractères standard, simplifiés et traditionnels des caractères variables et idiomatiques[21].

    En revanche, les utilisateurs de caractères traditionnels en dehors de Taïwan, tels que ceux de Hong Kong, de Macao et de la diaspora chinoise, ainsi que les utilisateurs de caractères chinois simplifiés, appellent les caractères traditionnels « caractères complexes » (繁體字, fántǐzì), « caractères anciens » (老字, lǎozì), ou « caractères chinois complets » (全體字, quántǐ zì) pour les distinguer des caractères chinois simplifiés.

    Certains utilisateurs de caractères traditionnels soutiennent que les caractères traditionnels sont la forme originale des caractères chinois et qu'ils ne peuvent être qualifiés de « complexes ». De même, ils affirment que les caractères simplifiés ne peuvent être qualifiés de « standard » parce qu'ils ne sont pas utilisés dans toutes les régions de langue chinoise. À l'inverse, les partisans des caractères chinois simplifiés s'opposent à ce que les caractères traditionnels soient qualifiés de « standard », car ils considèrent les nouveaux caractères simplifiés comme la norme contemporaine utilisée par la grande majorité des locuteurs chinois. Ils soulignent également que les caractères traditionnels ne sont pas vraiment traditionnels, car de nombreux caractères chinois ont été rendus plus élaborés au fil du temps[22].

    Certains appellent les caractères traditionnels simplement « caractères propres » (正字, zhèngzì ou 正寫, zhèngxiě) et les caractères simplifiés « caractères à traits simplifiés » (簡筆字, jiǎnbǐzì) ou « caractères à traits réduits » (減筆字, jiǎnbǐzì) (« simplifié » et « réduit » sont en fait des homophones en chinois mandarin, tous deux prononcés jiǎn; ㄐㄧㄢˇ ).

    En Chine continentale et à Singapour, le système simplifié est utilisé pour l'impression des textes. À l'écrit, la plupart des gens utilisent des simplifications informelles, parfois personnelles. Dans la plupart de cas, un caractère alternatif (異體字) est utilisé à la place d'un caractère comportant plusieurs traits, comme 体 pour 體. Autrefois, les caractères alternatifs avaient deux usages principaux. Premièrement, ils étaient utilisés pour nommer une personne importante dans des contextes moins formels, réservant les caractères traditionnels aux contextes formels en signe de respect, un exemple de ce que l'on appelle en chinois l'« évitement de l'offense (en) » (避諱). Deuxièmement, des caractères alternatifs étaient répétés dans le contexte pour montrer que la répétition était intentionnelle plutôt qu'une erreur (筆誤).

    Codage informatique et polices de caractères

    [modifier | modifier le code]

    Dans le passé, le chinois traditionnel était le plus souvent rendu à l'aide du système de codage de caractères Big5, un système qui favorise le chinois traditionnel. Cependant, Unicode, qui accorde la même importance aux caractères chinois simplifiés et traditionnels, est devenu une méthode de rendu de plus en plus populaire. Il existe plusieurs IME (Éditeurs de méthode d'entrée) disponibles pour saisir les caractères chinois. Il existe encore de nombreux caractères Unicode qui ne peuvent pas être écrits à l'aide de la plupart des IME.

    Dans les noms de fichiers et les descriptions de polices, l'acronyme TC est utilisé pour signifier l'utilisation de caractères chinois traditionnels afin de différencier les polices qui utilisent SC pour les caractères chinois simplifiés[23].

    Le World Wide Web Consortium recommande l'utilisation de la balise langue zh-Hant comme attribut de langue et valeur Content-Language pour spécifier le contenu des pages web en chinois traditionnel[24].

    Usage dans d'autres langues

    [modifier | modifier le code]

    En japonais, kyūjitai est la forme non simplifiée, aujourd'hui obsolète, des shinjitai Jōyō kanji. Ces caractères non simplifiés sont pour la plupart conformes aux caractères traditionnels chinois, à l'exception de quelques différences graphiques régionales mineures. En outre, il est généralement recommandé d'imprimer les caractères qui ne figurent pas dans la liste Jōyō dans leur forme originale non simplifiée, à quelques exceptions près.

    En coréen, les caractères chinois traditionnels sont identiques aux Hanja (aujourd'hui presque entièrement remplacés par le Hangeul pour un usage général dans la plupart de cas, mais néanmoins inchangés par rapport au chinois, à l'exception de certains Hanja fabriqués en Corée).

    Les caractères chinois traditionnels sont également utilisés par des groupes ethniques non chinois, notamment les Kensiu au sud de la province de Yala en Thaïlande et au nord-est de l'État de Kedah en Malaisie - pour écrire le kensiu (en)[25],[26].

    Articles connexes

    [modifier | modifier le code]

    Références

    [modifier | modifier le code]
    1. a b et c (en) Bi Wei, « The Origin and Evolvement of Chinese Characters », Gdańskie Studia Azji Wschodniej, vol. 5,‎ , p. 33–44 (lire en ligne, consulté le )
    2. a et b (zh) Youshun 林友順 Lin, « Dà mǎhuá shè yóuzǒu yú jiǎn fánzhī jiān » [« The Malaysian Chinese Community Wanders Between Simple and Traditional »], Yazhou Zhoukan,‎ (consulté le )
    3. a et b (en) « Why Use CJKV Dict? », sur CJKV Dict (consulté le )
    4. (en) P. F. Kornicki, New Word Order: Transnational Themes in Book History, Worldview Publications, , 65–79 p. (ISBN 978-81-920651-1-3), « A Transnational Approach to East Asian Book History »
    5. (en) H. K. Pae, Script Effects as the Hidden Drive of the Mind, Cognition, and Culture, vol. 21, Cham, Springer, coll. « Literacy Studies (Perspectives from Cognitive Neurosciences, Linguistics, Psychology and Education), vol 21 », , 71–105 p. (ISBN 978-3-030-55151-3, DOI 10.1007/978-3-030-55152-0_5, S2CID 234940515), « Chinese, Japanese, and Korean Writing Systems: All East-Asian but Different Scripts »
    6. (en) Nanette Twine, Language and the Modern State: The Reform of Written Japanese, Taylor and Francis, (ISBN 978-0-415-00990-4)
    7. Pu Yan et Taha Yasseri, « Two Diverging Roads: A Semantic Network Analysis of Chinese Social Connection ("Guanxi") on Twitter », Frontiers in Digital Humanities, vol. 4,‎ (DOI 10.3389/fdigh.2017.00011 Accès libre, arXiv 1605.05139)
    8. (en) Mark O'Neill, « China Should Restore Traditional Characters-Taiwan Scholar », sur EJ Insight, Hong Kong Economic Journal, (consulté le )
    9. (en) Cindy Sui, « Taiwan Deletes Simplified Chinese from Official Sites », sur BBC News, (consulté le )
    10. (zh) Hanwen 李翰文 Li, « Fēnxī: Zhōngguó yǔ xiānggǎng zhī jiān de 'fán jiǎn máodùn' », sur BBC News,‎ (consulté le )
    11. (en) Ying-kit Lai, « Hong Kong Actor's Criticism of Simplified Chinese Character Use Stirs up Passions Online », sur Post Magazine, scmp.com, (consulté le )
    12. (en) « Hong Kong TV Station Criticized for Using Simplified Chinese », SINA English,‎ (lire en ligne, consulté le )
    13. (en) Evelyn Chiang, « Character Debate Ends up Being Nothing but Hot Air: Traditional Chinese Will Always Be Used in Education, Minister Says », Taiwan News,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
    14. (en) Central News Agency, « Taiwan Rules out Official Use of Simplified Chinese », Taiwan News,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
    15. (zh) « Xiězuò cèyàn » [« Writing Test »], sur Guozhong jiaoyu huikao : « 若寫作測驗文章中出現簡體字,在評閱過程中可能被視為「錯別字」處理,但寫作測驗的評閱方式,並不會針對單一錯字扣分……然而,當簡體字影響閱讀理解時,文意的完整性亦可能受到影響,故考生應盡量避免書寫簡體字 »
    16. (zh) « Zhuǎn zhī: Gè xiào bànlǐ kè hòu shètuán, yīng jiǎnshì shòukè jiàoshī zhī jiàocái nèiróng, bìmiǎn yǒu bùfú wǒguó guóqíng huò shǐyòng jiǎntǐzì zhī qíngxíng », sur Xin beishi tong rong guomin xiaoxue,
    17. (en) Yat-Shing Cheung, Sociolinguistics Today: International Perspectives, Routledge, , 211, « Language Variation, Culture, and Society »
    18. (en) Fiona Swee-Lin Price, Success with Asian Names: A Practical Guide for Business and Everyday Life, Nicholas Brealey Pub., (ISBN 9781857883787, lire en ligne)
    19. « Internal Revenue Manual - 22.31.1 IRS Language Services », sur web.archive.org, (consulté le )
    20. « 查詢結果 », sur Laws and Regulations Database of The Republic of China, Ministry of Justice (Republic of China),‎ (consulté le )
    21. (en) Academy of Social Sciences, Modern Chinese Dictionary, Beijing, The Commercial Press,
    22. (en) Jerry Norman, Chinese, Cambridge, Cambridge University Press, , 81 p.
    23. (en) « Noto CJK », sur Google Noto Fonts
    24. (en) « Internationalization Best Practices: Specifying Language in XHTML & HTML Content », W3.org (consulté le )
    25. (en) D. Phaiboon, « Glossary of Aslian Languages: The Northern Aslian Languages of South Thailand », Mon–Khmer Studies, vol. 36,‎ , p. 207–224 (lire en ligne)
    26. (en) N. Bishop, « Who's Who in Kensiw? Terms of Reference and Address in Kensiw », Mon–Khmer Studies Journal, vol. 26,‎ , p. 245–253 (lire en ligne [archive du ], consulté le )