Faire du neuf avec du vieux…
Certains croient avoir inventé l’eau tiède avec leur recyclage éco-responsable ou pire l’upcycling.
L’upcycling, c’est une aberration de la nature et malgré son nom ça n’a rien à voir avec le vélo même si les pratiquants sont les mêmes.
L’upcycling, c’est prendre un vieux truc, passer un temps dingue dessus pour le rendre encore plus moche avec le vernis du neuf. Ça donne des chimères comme des lampes faites avec des fourchettes et un flacon d’adoucissant.
En tant qu’esthète et amoureux des antiquités, je ne peux que désapprouver…
Aujourd’hui recycler, c’est se donner bonne conscience à peu frais alors qu’à la belle époque, c’était une nécessité (vous noterez le côté sarcastique de la tournure).
À cette époque, les restes des riches faisaient le bonheur des pauvres (vous noterez le cynisme de la tournure).
Souvent, quand je me prends un café hors de prix en terrasse, dans les beaux quartiers, j’ai une petite pensée pour les cueilleurs d’orphelins.
Les cueilleurs d’orphelins, ça vous dit quelques choses ? On les appelait aussi mégotiers. Leur boulot, c’était de ramasser les mégots de cigarettes ou, encore mieux, de cigares et de les revendre sur un petit marché clandestin (mais tout le monde fermait les yeux, c’était la belle époque).
C’est dans les quartiers riches qu’ils partaient à la chasse, avec en ligne de mire les terrasses des grandes brasseries. Ils étaient armés d’un fin bâton avec un pic au bout ou, pour les plus discrets, d’un clou fixé au talon de la chaussure à la Kingsman. Et tel des aigles urbains, ils scrutaient les trottoirs à la recherche d'un mégot.
Les meilleurs arrivaient à en ramasser plus de 3 kilos par jour. Ensuite direction place Maubert où ils refourguent le tout aux revendeurs qui vont faire de jolis petits paquets et les revendre. La clientèle est essentiellement composée des porteurs des halles (les forts-forts à qui j’ai envie de rendre hommage depuis longtemps, c’est donc pour bientôt) et des gars qui travaillent pour… la préfecture de police.
Bon avec le temps va, tout s’en va et le p’tit marché a disparu. Il aura quand même tenu jusqu’en 1960, mais dans une version miniature.
Tout fout l’camp* ma vielle dame, quand je regarde autour de moi, les téléphones ont remplacé les clopes et les journaux, les baskets ont remplacé les souliers et le rap a remplacé la musique. Y’a que le soleil qui n’a pas changé, et même lui les écolos ont envie de le voir briller moins fort. Aucune classe.
* Eh, La France, ton café fout le camp. Ce serait cette phrase prononcée par la comtesse du Barry qui serait à l’origine de cette expression. A l’époque faire un café était une tannée et un art. Il se raconte que c’est Louis XV qui se faisait lui-même les siens et ceux de sa belle.
Comme quoi, tout nous ramène encore et toujours au(x) café(s).
Ah, et La France, c’était le nom du domestique de la comtesse, pas le surnom qu’elle donnait à son amoureux dans l’intimité.
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1 moisFranchement j’avais qu’une seule hâte : les petites températures pour mettre mes Damart !! 😅 Je ne me pose même plus la question le matin quand je vois les 5/6 degrés du Nord ❄️🥶