La filière aéronautique française est actuellement confrontée à un paradoxe.
D'une part, elle affiche une santé économique robuste sous l'impulsion d'Airbus, qui a engrangé un record de 2 319 commandes en 2023 et doit produire plus de 8 550 avions.
Ce dynamisme a permis au secteur de redevenir le premier contributeur à la balance commerciale française en 2022 avec un solde net de 22 milliards d'euros.
Le recrutement est également vigoureux, avec 25 000 embauches prévues pour 2024, un chiffre identique à celui de 2023.
Cette performance a propulsé l'aéronautique européenne au premier rang mondial, surpassant les États-Unis en crise avec Boeing.
D'autre part, la filière est fragilisée par des difficultés qui entravent sa capacité à répondre à la demande croissante.
Une enquête de la Direction générale des entreprises (DGE) auprès de 482 acteurs a révélé ces enjeux cruciaux.
Guillaume Faury, président exécutif d'Airbus, parle de « d’excellents problèmes ».
L'industrie doit gérer ses « 63 milliards de chiffre d'affaires et ses 250 000 salariés » pour maintenir sa montée en cadence, dépendant à plus de 50 % de ses sous-traitants.
L'enquête a souligné plusieurs vulnérabilités, notamment le recrutement.
Les PME et ETI peinent à trouver des candidats qualifiés, les obligeant à investir dans la formation de leurs nouveaux employés.
Pour pallier ce déficit, France 2030 a lancé un appel à manifestation d'intérêt pour créer de nouvelles formations professionnelles en collaboration avec des institutions éducatives.
Des initiatives comme la Semaine de l'industrie et des partenariats avec France Travail visent à élargir le bassin de recrutement en formant des demandeurs d'emploi motivés.
La santé financière des PME et TPE est une autre préoccupation. 41 % d'entre elles éprouvent des difficultés de trésorerie, amplifiées par la nécessité d'innover et de rembourser les prêts garantis par l'État (PGE) contractés durant la crise sanitaire.
La DGE a réagi en proposant des médiations pour restructurer les dettes et assurer la trésorerie nécessaire à la croissance.
Pour renforcer les fonds propres des PME, l'État et les grands groupes soutiennent le fonds Tikehau Ace Aéro Partenaires 2, visant à lever jusqu'à 800 millions d'euros.
Ce fonds succède à un premier ayant permis des opérations de soutien à la croissance de sociétés comme Mecachrome.
La modernisation et la cybersécurité sont aussi au cœur des enjeux.
20 % des entreprises n'ont pas engagé de digitalisation et un tiers ne se sont pas protégés contre les cyberattaques.
Des dispositifs de diagnostic et de protection sont proposés par le Gifas et Bpifrance.
Enfin, l'État investit massivement dans la R&D et l'innovation disruptive, notamment dans le développement d'un avion bas carbone d'ici 2030, avec un engagement de 300 millions d'euros annuels sur 2024-2027.
Des appels à projets ont également été lancés pour soutenir les acteurs innovants de l'industrie.
🚗 Merci au journaliste de RTL, Christophe Bourroux pour son temps et merci l'ANFA - Association Nationale pour la Formation Automobile pour cette mise en lumière ! Chez Speedy, on recrute partout en France : des métiers passionnants qui n’attendent que des personnes motivées. 🔧💪