La meilleure stratégie digitale est de ne pas en avoir
Dans le cadre de mes occupations professionnelles je suis souvent amené à travailler sur la stratégie digitale des organismes que j'accompagne au Maroc et à l'étranger. Dans ce cadre, j'ai évalué la maturité digitale de plusieurs entreprises notamment dans le secteur financier, le public ou les Télécoms au Maroc, en Tunisie en Arabie-Saoudite ou en Ukraine. J'ai également contribué à la définition de la stratégie digitale et IT de plusieurs organismes privés et publics et j'ai eu l'occasion d'implémenter depuis 2012 des projets digitaux assez diversifiés allant de projets omnicanal, de redéfinition de l'expérience et parcours clients, à des projets de mise en place de data analytics ou de plate-forme big data. Mon champ d'intervention allait du secteur public, au secteur des banques et assurances en passant par l'industrie, le retail ou l'agriculture.
Durant cette expérience, j'ai constaté que tout le monde veut se mettre au digital des fois à tout prix et souvent juste pour ne pas être à la traîne et quelque part pour sentir la sécurité et le confort d'être dans la tendance avec tout le monde. Une sorte de combinaison entre suivisme, amateurisme et voyeurisme que j'appelle du "Suiveurisme" .
C'est dans ce cadre que nous constatons le nombre florissant de hackathons, d'événements, de labs et de digital factories durant les 2 dernières années au bénéfice des cabinets de conseils et des structures d'accompagnement parfois vendant un rêve qui deviens rapidement un mirage.
Une prise de conscience que j'ai vécu très dernièrement lors d'une évènement organisé par l'Association Forum de l'Ingénieur (AFI) à l'EHTP ou un jeune intervenant a évoqué à juste titre que les mots stratégie et Digital ne riment pas. Car la stratégie est par définition long termiste alors que le digital est par essence agile mettant en œuvre des actions rapides avec feedback, adaptation et éventuellement pivotage. C'était une claque en pleine figure pour moi qui parle souvent de stratégie digitale et qui se plait à le vendre aux clients qui veulent bien l'entendre. En fait il y a bien un juste milieu entre les deux extrêmes : Partir aveuglément dans des initiatives court terme désordonnées et sans fil conducteur et formaliser des stratégie long terme sans agilité et ne tenant guère en compte la volatilité de la technologie.
La digitalisation n'est pas toujours une affaire de stratégie, de processus, d'organisation, d'événements ou de technologies. En effet :
- vous pouvez utiliser des technologies basiques comme WhatsApp, Facebook, slack, et Office et faire de la digitalisation. Vous pouvez avoir le Nec plus ultra de la technologie et être dans l'age de pierre digitalement parlant.
- la digitalisation consiste souvent à casser les processus existants et à réinventer de nouveaux de manière continue. Alors que la notion même de processus se base sur le répétitif formalisable,
- l'introduction d'une nouvelle organisation (Dgital factory ou office) ne fait pas le digital. Que cette organisation soit interne ou externe. Passer vers une logique d'organisation étendue, de collaboration et de co creation voire de crowd creation est un pas vers le digital
- les événements (hackathon, challenge... Etc) sont des opportunités d'apprendre de la jeunesse s'ils sont bien orientés et intentionnés, mais si rien n'est fait après pour accompagner, concrétiser et construire des projets et des relations durables avec jeunes et startups ils deviennent une façon de s'éclater digitalement et faire de la communication et rien de plus.
- le long terme est difficile à cerner dès qu'on parle de digital et d'agile et les stratégies peuvent être un piège dans ce sens. Pensez plutôt actions, interactions et réactions et soyez dans une démarche de Test and Learn pour s'inscrire dans la découverte et l'apprentissage plutôt que dans la planification et la prévision.
Souvent, la meilleure stratégie digitale et de ne pas en avoir tout simplement !
"I am a lifetime learner and researcher open to all opportunities to learn, help other and make the world better."
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Transformation Facilitator, IT Specialist, Researcher, KeyNote Speaker.
6yje comprends ton point Ssi mouhsine.. mais je m'y oppose... Agile certe mais il faut savoir ou nous allons... ne pas savoir c'est prendre le risque de n'aller nulle part ou pire de faire du surplace tout en mimant le mouvement. La chose la plus importante dans le Digital c'est justement la stratégie... que voulons nous et comment voulons nous y aller. autrement il ne s'agira pas de transformation digitale mais de gadgetisation digitale. Maintenant il ne faut pas trop idolatrer cette stratégie. il faut des stratégies réalistes et réalisables et agiles... sinon il faudra 5 ans pour la définir et pour se rendre compte finalement qu'elle est périmée avant même d'avoir commencé... suivez mon regard (ou pas) 🤣
Pilotage de la performance et des projets de transformation
6yOn n'invente pas une stratégie business pour le Digital celui-ci est facilitateur et est l'occasion de mettre à plat les processus qui y répondent orientés clients avec l'organisation qui les supporte. Encore faut il connaître et maîtriser ces processus pour les repenser.
Cyber Security Specialist | proven +15y of experience of seamless performance throughout the entire IT industry value chain from advisory, sales, aquisition, implementation, operation and maintenance.
6yLa question que je me pose : si on dissocie Strategie et Digital .. qu'y aura t il a vendre et acheter ... à marketer et à consommer.. à communiquer et à buzzer... aujourd'hui malheureusement mon présentiment et que l’intérêt des organismes et des intervenants dans ce domaine est de s'octroyer le label "DIGITAL" plutot que d'avoir un impact concret et efficace sur le quotidien des endusers... ma vision personelle est que le digital en tant qu'opportunité du siècle doit etre le levier social de notre économie.
Serial Entrepreneur / Eternel Passionné
6yJe préfère dire une stratégie qui se renouvelle, une stratégie flexible.