Ici, le client est au cœur de la création. Son allure unique, son besoin de confort absolu, sa vision de l’élégance, voilà ce qui préside à la conception, puis à la réalisation de sa paire de souliers, personnalisable à l’infini. Chez Berluti, tout commence par une rencontre. Dans un des salons de la Maison, à Paris ou dans une des boutiques dans le monde, c’est une conversation entre deux passionnés qui naît. Le maître bottier est là pour écouter les désirs du client, comprendre ses habitudes, connaitre ses goûts, mais aussi pour partager son savoir, échanger, proposer : ligne de la forme, générosité du chaussant, épaisseur de la semelle, couleur des doublures, patine, cuir Venezia ou peau exotique, patine, tatouage. Toutes les options sont explorées pour définir « la » paire de souliers unique. Si le cuir Venezia, emblématique de la Maison, est le plus souvent utilisé pour la beauté des patines qu’il permet, un large choix de peaux est proposé en sur-mesure. Se déroulent ensuite les étapes de la réalisation de votre paire sur-mesure.

C’est dans une pièce de bois de charme, un bois dur et dense, que le formier va progressivement sculpter la forme du soulier avec son outil à lame d’acier : le paroir. Cette forme sera ensuite affinée à la râpe puis au papier de verre. Cette étape particulièrement technique nécessite une grande précision, pour que la forme respecte la morphologie du pied tout en conservant l’élégance de la ligne du soulier.

Le patronnier-tigiste commence par recouvrir la forme d’une toile adhésive, sur laquelle il va dessiner le modèle, puis le mettre à plat et le reproduire sur un patron en carton. C’est à partir de ce patron que sont découpées au tranchet – outil de prédilection des artisans du cuir – les pièces de cuir qui constitueront la tige c’est-à-dire la partie supérieure du soulier. Ces pièces de cuir seront ensuite parées, assemblées à la doublure et cousues par le piqueur.

La tige a été construite, l’étape du montage va permettre de construire la semelle du soulier. Il s’agit d’une partie très technique et également la plus longue ; il faut en effet compter une cinquantaine d’heures pour confectionner un soulier, dont 30 heures de montage. Il existe différents types de construction de souliers : cousu norvégien, cousu trépointe, cousu bible et bien d’autres. Tous les gestes de cette étape devront être précis tout en sollicitant la force physique du bottier, la résistance de la couture de montage conditionnant la solidité du soulier.

Au terme de ces mois de travail, les souliers sur-mesure sont prêts. Un cérémonial toujours émouvant, selon les maîtres bottiers de l’atelier : chaque paire est remise au client dans une boîte gainée de cuir Venezia Scritto, personnalisée aux couleurs de la patine des souliers, ainsi que ses embauchoirs sur-mesure, dont il aura aussi pu choisir la teinte et les détails personnalisés…

Formier, patronnier, piqueur, monteur, coloriste : les artisans des ateliers auront finalement réalisé pas moins de 250 opérations, pour offrir à leur client le soulier unique et parfait. « Autant que pour la construction d’une cathédrale », comme aimait à le rappeler Olga Berluti.