1. |
Plly - Malentendu
04:13
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Le café encore brulant laisse échapper des nuages.
Transparents et fébriles.
Fébrile, je le suis en attendant, assis dans un coin de la cuisine.
Il est dix heures, dix heures moins dix.
Je transpire.
Ce mug de noël en métal émaillé, avec ses couleurs passées
Passé dont je me souviens encore quand nous étions, nous.
Il est dix heures. Dix heures moins cinq.
Je transpire.
Tu n’es toujours pas là.
Le café froid ne passe pas, et toujours ces aigreurs d’estomac.
Par la fenêtre je ne vois rien, sinon un arbre figé et un avenir lointain.
C’est flou. Pas stable.
Ma vision se trouble, humide. Minable.
Il est dix heures. Dix heures Pile.
Un jour peut-être on se parlera. Un soir aussi
Mon portable me ressemble. Ou bien me fait la gueule.
En Mode silencieux.
J’entends des voix, des murmures.
Les voisins du dessus ? peut-être.
(des voix dans ma tête)
Il est dix heures 10.
Je perds pied.
Le bruit du frigo m’extrait de ma torpeur.
Assoupi pendant des heures, involontaire, et verre au long pied allongé par terre, la nuit est tombée, et il fait gris noir.
Dehors c’est la guerre.
mon reflet me fait peur.
Comme demain.
j'ai du mal t'entendre
J'ai du mal t'attendre,
j'ai du mal comprendre.
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2. |
Plly - Malin
04:24
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On a l'air malin, tous les deux,
Avec ce corps au milieu du salon.
Un regard triste et des yeux globuleux,
Qui demandent juste un peu d'attention.
On a l'air malin, tous les deux,
Pas serein, c'est sérieux.
On a l'air malin, tous les deux,
Avec ce corps qui s'agite maintenant.
Sans rien dire, comme figé, c'est nerveux,
On dessine l'évasion mentalement
On a l'air malin, tous les deux,
En se soufflant dans le creux
des oreilles des promesses
Comme la braise sur le feu.
On avait l'air si bien, tous les deux,
Et ce corps qui se pose là au milieu.
Et ouais.
Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
Je répète, Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
Je suis lâche orgueilleux,
Tu le sais à présent.
Il n'y a pas de suite après deux,
Sauve qui peut maintenant.
Cassons-nous maintenant.
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3. |
Plly - S'isoler
05:38
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Alice s’est levée aux aurores comme tous les matins.
Dehors. Urgence !
Une sirène brise le silence d’une nuit agitée qu’elle vient de passer. Insomnie, comme taie d’oreiller.
30 ans que ça dure, 30 ans que ça use.
La fatigue se réveille, elle aussi.
Alice s’est levée aux aurores, elle se prépare un café.
Dehors. Urgence !
La BAC a encore dérapé : un scooter par terre, guidon explosé, trainée d’essence, et sang mêlé
30 ans que ça dure, 30 ans que ça use.
La pluie viendra tout nettoyer.
Mais Alice n’attend rien, ni personne.
Les impairs du passé qui résonnent sont des fantômes paresseux et sans attache. Mais Alice danse.
Mais Alice n’entend rien, ni personne.
C’est un air de bohème qu’elle fredonne au rythme du bruit doux de la pluie qui s’ennuie quand elle tombe.
Mais qu’elle est longue cette semaine de novembre.
Alice s’est levée mais tout son corps baille encore
Alice est levée, son corps baille encore. Son café avalé.
Dehors. Urgence.
Le monde peut bien s’écrouler.
D’une vie à trimer pour que dalle et cette fichue hausse de loyer.
30 ans que ça dure, et 30 ans que ça use.
à devoir tout compter.
Alice est levée, habillée de remords, parfumée au chagrin.
Dehors. Commence.
La danse des transports en commun. Un ballet citadin de visages déprimés : attendre, descendre, et puis monter.
30 ans que ça dure, 30 ans que ça use.
Des yeux tristes, et des corps fatigués
Alice se mure dans le silence, cigarette allumée.
Dedans. Absence !
Voir personne, ni parler
Son chez soi, son intime, sa vulnérabilité.
Sagement, elle préfère s’isoler.
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4. |
Plly - Secret
05:25
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Dans l'éther de la nuit, les couples sèment sans repères.
Les ruelles sont désertes et le brouillard les apaise.
Sous les néons poussiéreux des lampadaires trop curieux
Se dévoile une danse où les pas sonnent le glas - Des envieux.
Au loin, le vent chante, et les destins se délassent.
Et les douches seront prises par angoisse.
Pour cacher le parfum et les vices.
Tous ces rires étouffés, au-delà de la cime
Des immeubles éloignés aux secrets bien gardés,
Les amants pour un soir viendront vite me revoir.
Dans l’épreuve de l’ennui, les couples s’aiment sans lumières.
Les trottoirs sont déserts, et le noir les apaise.
Sous les phares fatigués des voitures maquillées.
Se dévoile une danse que l’histoire retiendra - Ordonnée
À l’arrière des non-dits Et des gestes malhabiles
Une rencontre interdite qui surplombe les digues
À l’arrière des non-dits, le désert indocile
Se dévoile une danse.
Y a des corps qui se choquent et des portes qui se claquent
Y a des ombres qui flanchent aux fenêtres de l’impasse
Des boucles aux oreilles qu’on remet – imprévu
Des montres aux poignets qu’on ajuste – c’est voulu.
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PLLY Rennes, France
PLLY - projet solo et solitaire. Echos de la vie urbaine, essence brute du quotidien.
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