« Babel, Babel » : Indochine le retour

Indochine, 2024. © Stéphane Ridard

C’était un album très attendu par les fans. Sept ans après 13, le mythique groupe de rock-pop français Indochine signe Babel, Babel. Un double album foisonnant et engagé, à l’énergie grisante.

« Je me donne à fond dès la première nuit et dans mon esprit, c’est toujours pour la vie ». Ces vers de Showtime (co-écrit par Nicola Sirkis et Chloé Mons), qui ouvre le quatorzième album studio d’Indochine, correspondent bien à la sensation que procure son écoute. Musique très dansante et mélodique, paroles romantiques et engagées.

Le nouvel album d’Indochine s’inscrit dans la pure tradition musicale du groupe des années quatre-vingt et de son leader et co-fondateur, Nicola Sirkis. Il y a quelques mois, Le chant du cygne, premier single très pop et percussif de Babel, Babel qui opposait « Les salauds, les héroïnes / Des guerrières, des orphelines / A l'assaut des tombeaux / C'est le coeur, le chant des cygnes / Sois forte, plus forte encore » le laissait présager. Ce morceau était dédié aux Iraniennes.

Dans Ma vie est à toi, dont la musique semble taillée sur mesure pour les concerts, le chanteur se met à la place d’un Ukrainien « survolé par des vautours », pris pour cible et menacé de mort par les « snipers » depuis l’invasion russe, alors qu’il n’aspire qu’à vivre et aimer. « Que la race humaine est nulle et que sa peine vous brûle », clame-t-il dans Sanna sur la croix. Il y adresse une promesse de solidarité éternelle, à l’ancienne Première ministre finlandaise Sanna Marin, qui s’était vivement opposée à la Russie depuis son invasion de l’Ukraine.

Quant à Babel, Babel, long morceau de huit minutes, il y est question d’un « cerf-volant blanc » symbole de la paix face au bruit du monde, et à des hommes et des femmes qui ne parviennent pas à s’entendre et se comprendre, à l’image des personnages bibliques au pied de la célèbre tour.

Dans un registre électro et pulsionnel, Victoria est un hymne à la vie, plein d’espoir. La belle et la bête, morceau ondoyant très rythmé, où il implore (« Ne me laisse pas tomber de haut ») à celle dont il déplore l’absence, est également assez électro. Si la pochette du disque, qui évoque la mythique tour de Babel, montre des personnages qui ne se regardent pas et semblent plongés dans un chaos qui évoque aussi les toiles de Jérôme Bosch, qu’on ne se méprenne pas.

Indochine envoie surtout un message d’espoir et de solidarité, notamment avec Les nouveaux soleils. « On s’offrira une belle vie/ La vie est à nous aussiNous sommes les reines et les nouveaux rois », chante aussi Nicola Sirkis dans La vie est à nous.

Tandis que l’aérien Le garçon qui rêve s’inscrit comme une féérie, où l’on survole les nuages et les pays en observant en bas « les sirènes sur les plages ». « On partira à l’aventure vers des nouveaux futurs », entend-on dans En route vers le futur, pour laquelle le chanteur s’accompagne de chœurs juvéniles. Un morceau rock là aussi, pour un album dont l’énergie se déploiera aussi sur scène, à travers une grande tournée.

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