« Vite, un plan de soutien à l’économie circulaire ! » : les dessous de mon appel aux pouvoirs publics
Les Echos publiaient ce lundi mon plaidoyer pour un vaste plan de soutien à l’économie circulaire en France. Alors qu‘une nouvelle feuille de route écologique va être écrite par le gouvernement d’Elisabeth Borne, je voudrais revenir ici sur les raisons de cet appel, sur un sujet que je pense primordial pour l’avenir de notre secteur, et plus largement pour la France et l’Europe.
L’urgence climatique et la nécessité pour nous tous - citoyens, entrepreneurs, élus -d’atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050 font partie désormais des évidences qu’il ne s’agit plus de discuter. La question est davantage de savoir comment y arriver … à temps.
Il serait injuste de laisser penser que rien n’a été fait, ni du côté des pouvoirs publics, ni du côté des entreprises. A la faveur de la loi Pacte (et parfois bien avant), de nombreuses entreprises se sont engagées à repenser leur business model, ont travaillé notamment de nouveaux indicateurs de performance pour y intégrer leur impact environnemental.
Chez nous, la fameuse « économie circulaire » est en marche depuis plusieurs années et commence à porter ses fruits.
Au sein du groupe Fnac-Darty, nous évoluons d’un modèle transactionnel à un modèle serviciel, avec cette conviction forte qu’il s’agit là d’un modèle plus durable dans tous les sens du terme. Chez nous, la fameuse « économie circulaire » est en marche depuis plusieurs années et commence à porter ses fruits : en 2021, nous avons par exemple réparé plus de 2 millions de produits ; avec l’acquisition de WeFix, le développement de Darty Max, nous en avons fait un cœur de métier pour le Groupe. Dès 2018, nous avons investi le terrain du reconditionné avec Fnac Seconde Vie et Darty Occasion, pour ne pas simplement revendre des produits dont l’utilisateur ne voulait plus, mais pour leur redonner une réelle « seconde vie ». Dès 2020, nous avions réparé, reconditionné et remis dans le circuit près de 60 000 produits : c’est peu à notre échelle mais c’était déjà une progression de 40% par rapport à l’année précédente et nous espérons d’ici 2025 y intégrer 100% de nos produits « non vendables » neufs. Quand on sait que chaque Français possède en moyenne 15 appareils connectés (soit le double par rapport à la moyenne mondiale), qui nécessitent pour les fabriquer, d’extraire et de transformer 932 kg de matériaux ; quand on sait que tous ces appareils contribuent à la création de 20 millions de tonnes de déchets par an sur notre territoire selon l’Ademe et l’Arcep, alors oui, c’est déjà un beau progrès ! Et tout cela, nous l’avons fait en France, dans un système de circuit-court qui nous a permis non seulement de créer de l’emploi localement mais également de limiter notre empreinte écologique dûe aux transports des produits.
Indice de réparabilité calculé dès avant la loi AGEC, label « Le choix durable », visio dédiée à la maintenance des produits, création d’un pôle d’innovation durable chez Nature & Découvertes… je pourrais énumérer ici encore nombre de nos avancées au sein du Groupe dont je suis particulièrement fier. Nous progressons chaque jour au service de nos clients comme de la société mais, non, nous ne pourrons pas tout faire, tout seuls. C’est le pourquoi de mon appel à un plan de soutien à l’économie circulaire.
Nous progressons chaque jour au service de nos clients comme de la société mais, non, nous ne pourrons pas tout faire, tout seuls.
Pour passer du modèle linéaire d’hier, « prendre-fabriquer-jeter », au système cyclique vertueux de l’économie circulaire, que nous appelons tous de nos voeux, nous – fabricants, commerçants, consommateurs - devons faire « système » ; nous avons également besoin des pouvoirs publics pour lever nombre d’obstacles auxquels nous sommes confrontés.
La pénurie de main d’oeuvre d’abord : si nous voulons doubler nos objectifs de réparation d’ici 2025, il nous faut recruter davantage de techniciens. Malgré notre offre de formation sur un an, les candidats sont encore trop peu nombreux, souvent car ils méconnaissent la profession. L’économie circulaire est créatrice d’emplois qualifiés, non délocalisables, il faut l’encourager.
La logistique et la gestion des centres, ensuite : construire un entrepôt dédié à la « seconde vie » des produits dont l’empreinte environnementale sera limitée représente en soi un coût et une difficulté. A cela, s’ajoute la décarbonation des moyens de transports ; on le sait : la production de véhicules « verts » en France est insuffisante au regard de la demande, de même que la présence de bornes de rechargement au sein du territoire. L’économie circulaire est une économie à part entière, il faut la favoriser.
Enfin, dernier sujet et non des moindres : l’encouragement à l’innovation. Nos politiques fiscales ont par le passé mis l’accent sur l’innovation technologique. Et si on actait que l’innovation consiste, d’abord et surtout, dans la production, la réparation et le recyclage de biens de consommation durables? L’économie circulaire est désormais une priorité, il faut la soutenir.
Vous trouverez ma tribune en détail ici.
Responsable Marketing France - Articles Culinaires chez Groupe SEB
2 ansBravo Enrique pour cette tribune. Un appel à soutenir et développer collectivement la recyclabilité : c’est l’avenir.
VP Sales @foodles
2 ansMerci pour ce plaidoyer très juste qu’on projette naturellement sur beaucoup d’activités en transformation de notre beau territoire
Thinking Partner - Imaginner Coach & Mentor de Executivos (C-level). Managing Partner - YouUp (Coaching & Mentoring). Keynote Speaker. TEDX Talker
2 ans👍🥂
Directeur Général Délégué
2 ansUne vraie réflexion est nécessaire pour structurer et pour réguler ce marché qui prend de plus en plus d'ampleur. Que nos dirigeants se penchent sérieusement sur ce dossier avant que de le taxer ........
Directeur des Opérations Fnac Suisse
2 ansDes enjeux à très courts termes