« Quand on voit une fusée qui décolle emportant un satellite que l’on a contribué à construire … c’est une grande fierté pour les équipes ALTEN ! »
A l’heure où le satellite TARANIS se prépare à être lancé depuis le pas de tir de Kourou, j’ai envie de partager mon enthousiasme pour les projets d’ALTEN dans le secteur spatial, auxquels j’ai la chance de collaborer depuis près de vingt ans. Rattaché à la branche Aerospace & Defence d’ALTEN, qui représente 20% du chiffre d’affaires global, le Spatial regroupe plus de 750 ingénieurs. Il s’agit d’une activité historique du Groupe, avec des clients prestigieux parmi lesquels le CNES, Airbus Defence & Space, Ariane Group et Thales Alenia Space.
La collaboration avec le CNES est particulièrement emblématique de l’expertise d’ALTEN en matière d’AIT (Assemblage, Intégration & Tests des satellites). Depuis deux décennies, cela a donné naissance à des projets significatifs pour la communauté scientifique et nous permet aujourd’hui de valoriser ce savoir-faire auprès d’autres clients. Avec le CNES, nous nous concentrons tout particulièrement sur les microsatellites, une filière spécifique pour laquelle le CNES a développé une plateforme générique permettant d’accueillir différents types d’instruments, en fonction de la mission du satellite. Après PICARD (lancé en 2010) et MICROSCOPE (lancé en 2016), notre dernière contribution en date s’appelle TARANIS : nous y travaillons depuis 2014 pour un lancement prévu en novembre 2020. TARANIS, c’est à la fois le dieu du tonnerre dans la mythologie celtique gauloise, mais c’est aussi l’acronyme de Tool for the Analysis of RAdiation from lightNIng and Sprites. La mission de ce satellite de télédétection va consister à étudier les phénomènes électromagnétiques dans les hautes couches de l’atmosphère, entre l'atmosphère terrestre et le proche environnement spatial, soit entre 10 et 100 km d’altitude. Objectif : mieux caractériser les phénomènes lumineux transitoires pour mieux les comprendre.
Sur un projet comme TARANIS, ALTEN prend en charge l’AIT de manière globale, de A à Z, depuis l’écriture des procédures et l’assemblage des premiers équipements jusqu’à l’accompagnement sur le site de lancement. Un satellite coûte plusieurs centaines de millions d’euros, et notre responsabilité est donc considérable ! La phase des essais environnementaux est particulièrement cruciale : il s’agit de simuler les conditions spatiales pour éprouver la résistance et les performances du satellite. L’équipe « noyau » est composée d’une dizaine de consultants, et elle peut tripler dans cette phase où nous travaillons souvent en 3x8. Le spectre de compétences nécessaires est très large, des métiers techniques (électronique, informatique, mécanique, radiofréquence, optique, etc.) aux fonctions transverses (management de projet et qualité).
Un projet AIT est en lui-même un défi : la date de lancement étant fixée à l’avance, le moindre aléa doit être géré et compensé. En cas d’anomalie sur un équipement ou d’événement extérieur, il faut reconfigurer les opérations pour rester en adéquation avec le planning global du projet. Sur TARANIS, nous avons su faire face à plusieurs situations critiques, la dernière étant la pandémie de Covid-19, qui a retardé notre départ pour Kourou, nous amenant à écrire toutes les procédures pendant le confinement, puis à donner un coup d’accélérateur au moment du déconfinement afin d’être prêts à partir pour la Guyane en septembre.
La réussite de l’équipe ALTEN qui a travaillé sur TARANIS tient à son professionnalisme bien sûr, à sa rigueur et à sa méthodologie, mais également à la solidarité qui règne dans ses rangs. Nous avançons tous vers un objectif commun et l’entraide est une réalité entre nous, la bienveillance aussi. Rejoindre un tel collectif, c’est aussi être assuré d’avoir des missions passionnantes pour longtemps. Bien avant le lancement du satellite, les consultants sont sollicités sur d’autres défis, preuve que leur profil est extrêmement recherché. Enfin, et là je parle pour moi mais je suis sûr que je ne suis pas le seul : un satellite est un produit fascinant, hors du commun… quand on voit la fusée décoller, emportant cet objet que l’on a construit, on ressent une grande fierté. Pourquoi ne seriez-vous pas, vous aussi un jour, avec nous, sur le pas de tir à Kourou ?
Photo de une : @CNES/OLLIER Alexandre, 2018