ll n’y a pas de risque de crise bancaire en France

ll n’y a pas de risque de crise bancaire en France

J’étais ce matin invité par France Inter pour partager mon analyse sur les secousses déclenchées par les situations des banques régionales américaines ainsi que par celle de Crédit Suisse.

J’ai expliqué pourquoi il n’y avait pas de risque de contagion avec les banques françaises et donc pas de risque de crise bancaire en France. 

La première de ces raisons c’est que nous avons la chance d’avoir en France de très grandes banques (5 d’entre elles font partie des 20 plus grandes banques au monde, 2 parmi les 10 premières) et elles sont donc soumises aux règles spécifiques de prudence des très grandes banques mondiales : 

  • Des niveaux de fonds propres très élevés
  • Des niveaux de liquidités disponibles également très élevés
  • Et une obligation de gestion très rigoureuse de notre risque de taux (nos portefeuilles de titres pour notre liquidité sont déjà couverts du risque de taux). Ce n’était pas le cas des banques régionales américaines : en Europe près de 450 banques sont soumises à ces hauts niveaux de protection … seulement 13 aux Etats-Unis ! Ceci explique pourquoi ces défaillances américaines ne peuvent apparaître en Europe. Le cas de Crédit Suisse étant très différent, puisqu’il s’agit dans le cas d’espèce d’un établissement en difficulté du fait de ses mauvais risques. Une situation par ailleurs parfaitement connue et maîtrisée par les autorités.

La deuxième raison qui nous protège d’une crise bancaire c’est l’absence de mécanisme possible de contagion :

  • Il n’y aucun lien opérationnel entre les bilans des banques régionales américaines et ceux des banques françaises (contrairement à la crise des subprimes qui étaient des crédits américains de mauvaise qualité, qui avaient été mis sur les marchés par voie de titrisation et qui sont ainsi apparus fragmentés dans de nombreux autres bilans dans le monde).
  • Quant à Crédit Suisse : depuis 2008, et donc depuis les nouvelles règles de liquidité de Bâle 3, les liens de liquidité entre grandes banques sont beaucoup, beaucoup moins importants : il ne peut pas y avoir de mécanisme de type effet domino.

Quant à la propagation des inquiétudes via les marchés boursiers : celle-ci est bien réelle, mais outre son caractère quasi systématique dû à la mécanique des anticipations, il faut rappeler que les valeurs boursières ne concernent nullement les emprunteurs, les épargnants, ou les usagers de la banque : ce n’est l’affaire que des actionnaires pour qui les cours d’achat ou de revente baissent ou montent. La variation d’un cours de bourse, à la baisse comme à la hausse n’impacte pas d’un seul euro les fonds propres réels de l’entreprise et donc sa concrète solidité.

Il n’en demeure bien sûr pas moins que tout ceci n’est pas sans conséquences et qu’à tout le moins il serait inspiré que la régulation qui s’impose aux grandes banques s’impose de la même manière aux banques de taille moyenne ou plus petite. Car l’anxiété manifestement ne connaît pas cette frontière au final assez arbitraire

Et dans les futures régulations il serait légitime de faire valoir la double qualité singulière du modèle des banques françaises, qui non seulement protègent leurs épargnants par la solidité des règles prudentielles qu’elles doivent respecter, mais qui en plus protègent leurs emprunteurs immobiliers par une pratique massive de prêts à taux fixe, ce qui n’existe à ce niveau dans quasiment aucun autre pays au monde. Et nous parvenons à le faire par la qualité de notre expertise de base : celle de la « gestion actif passif » qui nous couvre d’avance de la plus grosse partie des impacts de variation des taux. Les banques françaises sont réellement des « absorbeurs des chocs de taux ». Espérons donc que nous saurons enfin nous écarter des canons d’une régulation anglo-saxonne fondamentalement inadaptée à nos modèles de financement de l’économie. 

Merci une nouvelle fois à Alexandra Bensaid de m’avoir permis d’apporter ces explications sans doute nécessaires pour permettre à chacun de trouver les clefs de lecture de ces sujets complexes. 

Claire Renevier

Expert in Design For Testability

2 sem.

Monsieur le Président, 1) pourquoi ke monde agricole est en colère et je ne serais pas si sûre de vos propos car le Crédit Agricole est basé sur les agriculteurs et donc rien à voir avec l’étranger 2) Pouvez-vous s’il vous plaît donner plus de détails de Protection Sociake pour Amundi car d’après l’URSSAF cela comprend le chômage qui n’est pas obligatoire pour l’employeur et depuis ka création de Pôle Emploi en 2008, c’est une personne et non une assurance d’une association piratée dont plus de 43 millions de perdd SDF ont été en France à France Travail mais lorsque les personnes ne sont pas confrontées, il y a une indifférence humaine méprisante par le non respect de la déclaration universelle obligatoire pour 143 pays.

Omar Ibn Abdillah

Formateur | Expert en Intelligence Économique & Stratégies Durables | CEO d’Invea - La Plateforme des Consultants Africains-es

5 mois

😊👍

Claude BRIAUD

Directeur commercial chez HIRIGOYEN PTY LTD

7 mois

Philippe Brassac Directeur Général du Crédit Agricole SA Président de la Fédération bancaire Française Monsieur le Directeur Général, Vous avez sur France inter fait une analyse sur les secousses déclenchées par les situations des banques régionales américaines ainsi que par celle du crédit suisse. Vous avez expliqué pourquoi il n'y avait pas de risque de contagion avec les banques Françaises et donc pas de risque bancaire en France De votre point de vue ... à court terme ? à moyen terme ? à long terme ? La situation économique de la France n'est pas bonne La Dette Française avoisine les 3100 Milliards € Soit proche de 120 % du PIB Les intérêts de la Dette, vont être de l'ordre 90 Milliards € 2027 Les prélèvements obligatoires 58 % du PIB La Balance Commerciale déficitaire depuis 1973 La Confiance dans le Pays s'érode de jour en jour ... Dans le cas d'une augmentation des taux d'intérêt par la B C E Dans un tel contexte .., Comment voyez vous la situation de la France à moyenne échéance Et la situation des banques Françaises en particulier ? Je vous remercie de votre réponse

REGIS TURREL

Retraité ancien Inspecteur-auditeur chez Crédit Agricole Provence Côte d'Azur

10 mois

Je pense que les leçons issues de la faillite en 1995 de la Banque Pallas Stern ont été comprises et qu’une récidive est très peu probable dans le paysage bancaire Français.

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