EUROPE : REVENONS D’URGENCE À LA POLITIQUE
Il est temps d’agir, il en va de l’avenir de l’économie Européenne et de notre prospérité. Depuis 2002, l’écart entre le revenu par habitant aux Etats-Unis et en Europe a doublé, pour passer de 15% à 30% ; le décrochage principal s'opérant en 2008. Alors que la crise des subprimes n’a engendré outre-Atlantique qu’un décrochage minime et de courte durée, suivi d’une forte croissance, les économies européennes stagnent depuis lors. Cruel paradoxe : le pays qui a engendré cette crise en aura donc beaucoup moins souffert que nous, Européens.
Dans son rapport sur la relance de la compétitivité en Europe, Mario Draghi tire à juste titre un signal d’alarme et appelle à une augmentation massive des investissements : leur faiblesse est en effet l’une des premières causes de notre retard grandissant.
Parmi les explications, figure la sur-réglementation prudentielle incessante de la finance européenne depuis 2008 : censée protéger toutes les économies, elle applique en réalité au monde entier des règles anglo-saxonnes devenues paradoxalement victorieuses.
Or ce qui peut être jugé pertinent et efficace aux Etats-Unis ne l’est pas forcément pour nous. La faiblesse structurelle des marchés de capitaux en Europe, liée à l’étroitesse des fonds de pension dans des économies où les systèmes de retraite sont basés sur la répartition, a pour conséquence que toute pression sur la taille des bilans bancaires en Europe se traduit par un handicap au financement.
Deux modèles de financement de l'économie
Aux Etats-Unis, les entreprises se financent aux deux tiers sur les marchés et un tiers par les crédits bancaires ; en Europe c’est l’inverse. Aux Etats-Unis, le modèle relationnel à la française où les banques peuvent répondre globalement aux besoins de leurs clients (épargne, crédit, assurance, prévoyance, …) n’existe pas. Mais inconsciemment, nos parlements ne cessent de pénaliser notre modèle relationnel : en France en légiférant, par exemple, pour contraindre à délier le crédit de l’assurance qui l’accompagne, ou en Europe, autre exemple, en décourageant les banques universelles de fournir à leurs clients leurs propres solutions d’épargne provenant de leurs filiales. Dans une culture consumériste pensée sans limite, toute réglementation est en réalité l’occasion de promouvoir, de facto, le modèle transactionnel anglo-saxon versus celui de la relation globale et durable. L’enfer étant comme souvent pavé de très bonnes intentions.
Une dérive au détriment de l'Europe
Cette dérive si peu perçue sur le plan politique se mesure pourtant déjà très concrètement : les banques US ont doublé depuis 2008 leurs parts de marché en Europe. Mais cette dérive pèse surtout sur nos économies en contraignant le financement de l’innovation et de la prise de risque, sans que nos marchés ne puissent réellement compenser. En France, nos banques ne disposent que d’1/3 de l’épargne des ménages, alors qu’elles doivent financer les 2/3 de l’économie. Elles doivent donc en premier lieu gérer un déficit structurel de ressources à prêter. Mais au-delà de cette difficulté, les exigences sans cesse croissantes des superviseurs en fonds propres à détenir proportionnellement aux risques pris, créent une réelle aversion structurelle aux risques. C’est ainsi que les prêts participatifs ont quasiment disparu de la panoplie bancaire depuis la mise en œuvre de Bâle 3.
Prendre de la hauteur et discerner le cap politique
A l’heure où se mettent en place les nouvelles institutions européennes, il est donc crucial que les autorités politiques se ré-emparent des modèles, des choix entre les systèmes, des options qui structurent nos sociétés. Comme toute industrie, la finance est technique et complexe, la régulation doit maîtriser les excès, et prévenir les crises systémiques. L’Europe a donc besoin d’une technostructure forte et experte car toute orientation politique doit ensuite être déclinée dans l’entrelacs et la complexité de la multitude des situations concrètes.
Mais on doit aussi prendre la hauteur qui permet de discerner le cap plutôt que mettre toute l’énergie dans la construction de digues. L’Europe a besoin de politiques tout autant que d’une bureaucratie experte … mais bien dans cet ordre-là.
La tribune sur le site des Echos : Opinion | Europe : plus de politique, moins de normes | Les Echos
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10 h.Es wäre schön, wenn Sie Ihr Wort halten würden. Sie haben den Vertrag unterschrieben. Bitte. RUTH DIEDRICHSMEIER
Conseil en Management
3 j.Il faut élever le niveau des politiques qui ne sont jamais jugés sur leur résultat. Ce qui est devenu un métier ne peut être mener par des incapables qui laissent gérer par des technocrates. Ne devient pas manager qui veut.
CERTIFIÉ(FORTINET NSE4, CCNA) Ingénieur Informaticien systèmes et réseaux , Analyste en Cybersécurité informatique, pentester.
1 sem.Votre réflexion met en avant un point essentiel : l'importance de placer une vision politique claire et ambitieuse au cœur de la régulation financière. Voici d'autres pistes et idées pour enrichir cette réflexion : 1-Redéfinir la finalité des banques dans un cadre de régulation aligné avec les besoins sociétaux, Le financement de projets durables, innovants et socialement responsables doit être au cœur de l'action bancaire. 2- Introduire des indicateurs de performance bancaire orientés vers l'impact social et environnemental. 3-Récompenser fiscalement les institutions financières qui alignent leurs activités sur des objectifs climatiques et sociaux précis. 4-Privilégier une approche régulatoire différenciée selon les modèles économiques. . Les petites banques régionales, par exemple, ne doivent pas être contraintes de la même manière que les grandes banques internationales. 4-Un système à deux niveaux de régulation, avec des contraintes simplifiées pour les institutions locales dont les activités sont limitées en termes de risque systémique. 5- Encourager des modèles de banques coopératives ou mutualistes, en ajustant les exigences prudentielles pour soutenir leur rôle dans le développement local
Chairman SRMS (Asia) Ltd
2 sem.J’adore
Expert in Design For Testability
2 sem.Monsieur le Président, La question est pourquoi a t’on du mal à vous remonter ce problème grave que les finances hongkongaises sont boycottées : https://www.europarl.europa.eu/news/fr/press-room/20220114IPR21026/violations-des-droits-de-l-homme-a-hong-kong-au-kazakhstan-et-au-soudan