"6 semaines entre soi"

Nous avons redécouvert le temps long, le temps qui passe, le temps de ne rien faire, le temps de se poser, le temps de prendre le temps.

Nous avons redécouvert le plaisir de matins calmes, de journées sans rush, sans courses, de soirées tranquilles.

Nous avons redécouvert nos voisins, le chant des oiseaux, les rues vides, les arbres en fleurs, les ballades d'une heure max, de la gym à plusieurs.

Nous avons découvert notre résilience,

Nous avons appris que nous pouvions être résistants à la solitude ou à la semi-solitude confinée,

Nous avons appris aussi combien nous avions besoin de ce contact humain, chaud, charnel, bruyant, désordonné, opportuniste. La bonne surprise d'un enfant, d'un ami qui passe, le restau sur un coup de tête, la soirée cinéma improvisée. L'effet surprise !

Dans un monde confiné il n'y a pas de big-bang, juste de petites attentions. Les bonheurs simples prennent plus de place, notre vie confinée leur laisse aussi plus d'espace. Notre routine effrénée, sautillante et fatigante se configure en pièce de théâtre classique rythmée par l'unité d'action, de temps et de lieu.

Nous avons moins d'opportunités pour développer les intrigues secondaires de notre vie et beaucoup plus de temps à consacrer au quotidien, succession d'actions uniques qui reviennent jour après jour. L’intérêt dramatique de nos vies confinées s'en trouve renforcé. Notre rythme, par tranche de 24 heures resserre les faits, comme le principe de l'unité de temps. Une journée, une vie. La durée de la fiction s'aligne sur le temps de la représentation. L'unité de lieu complète cette représentation classique de notre vie confinée : Toute action se déroule dans un espace unique, notre appartement ou pour les plus chanceux, notre maison.

Nous sommes re-devenus les acteurs de notre vie ! Ces quelques semaines de parenthèse dans notre vie auront, aussi, été une chance inespérée de se retrouver soi-même !