Quelques jours après l'abandon du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, du fait de la censure du gouvernement, trois médecins hospitaliers, un directeur d'hôpital et une experte en santé publique, publient dans What's up Doc une tribune pour dénoncer des mesures budgétaires prises « à la va-vite », et amener à se pencher « rapidement et démocratiquement sur la question des objectifs que nous donnons au système de santé ». Une tribune signée : Dr Paul-Simon Pugliesi, praticien hospitalier Dr Caroline Abdul Marak, praticienne hospitalier Dr Thibault Maillet, praticien hospitalier Denis Rome, directeur hospitalier Laurie Marrauld, maîtresse de conférences à l'EHESP
en effet, on dépense de plus en plus pour la santé sans amélioration ... on dépense mal et trop ... et pas assez pour l'éducation, le logement et l'emploi voir https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(24)02352-3/fulltext#:~:text=If%20the%20resources%20allocated%20to,the%20NHS%2C%20an%20estimated%205&text=00%20million%20additional%20QALYs%20could,net%20loss%20of%20approximately%201&text=25%20million%20QALYs.
Acteur engagé pour une société inclusive et solidaire | Consultant senior en stratégie de santé publique et en innovation sociale | Co-fondateur de la Fédération française pour les liens sociaux
16 h.Cette tribune reste prisonnière d’une vision essentiellement bio-médicale. À aucun moment, elle n’évoque les déterminants sociaux de la santé, qui sont pourtant les principaux moteurs des inégalités de santé. Logement, éducation, conditions de travail, ou encore qualité des relations sociales : autant de facteurs qui déterminent bien plus notre santé que les soins curatifs. De plus, l'absence de réflexion sur la santé sociale, pourtant essentielle, donne à ce texte un caractère anachronique. Dans un monde où l’on parle d’épidémie de solitude, où la prescription sociale et la promotion des liens sociaux s’imposent comme des solutions modernes, il est impensable de ne pas inclure cette dimension dans une réflexion sur le modèle de santé de demain. Soigner, oui. Mais soigner des corps qui évoluent dans des environnements toxiques ou isolés, sans agir sur ces environnements, c’est courir après une solution impossible. Il est temps de dépasser le paradigme curatif et de replacer la santé sociale et les déterminants sociaux au cœur de nos politiques de santé.