La #COP16 à Cali en Colombie tire une nouvelle sonnette d’alarme sur les pertes de la biodiversité à l’échelle mondiale, mais quel est le bilan des politiques menées sur ce plan par la France depuis 20-30 ans ?
Nous republions un bilan critique fait par Harold Levrel, membre du collège d’experts de Institut Veblen pour les réformes économiques et grand expert de ces questions. Publiée il y a deux ans dans l’Economie politique. Son analyse n’a malheureusement pas vieilli… La situation se dégrade même actuellement, avec des coupes claires dans le budget de la transition écologique dans le #PLF2025 et les revers politiques à l’échelle européenne, illustré par l’échec du programme « From Farm to Fork », la difficulté de mener la conversion agricole, etc.
En résumé, l'auteur explique que la France est l’un des pays disposant du meilleur arsenal juridique en matière de protection de la nature, mais ses ambitions restent le plus souvent sur le papier. Par exemple, la loi sur la responsabilité environnementale adoptée en 2008 s’applique à une liste d’impacts et d’activités tellement restrictive qu’elle n’a pas été utilisée. On observe la même logique avec les exonérations fiscales, qui bénéficient de manière disproportion née aux activités les plus destructrices de biodiversité.
Plusieurs éléments expliquent ce décalage entre le niveau d’ambition et la réalité : les régimes d’exonération, les incohérences institutionnelles et incitatives, l’ineffectivité des sanctions, le manque de ressources humaines et de moyens financiers. Tout cela reflète le manque de volonté politique pour s’attaquer réellement à ces problèmes.