Au cours de sa conférence de rentrée, la chaîne franco-allemande ARTE, second bouquet préféré des français (ça va pas faire plaisir à Bolloré et à l'Âne-ouna) décidé de marquer un grand coup !
Outre l'annonce d'un cycle consacré à Jacques Demy et la diffusion des Parapluies de Cherbourg (ça c'est original... à part la Grande Vadrouille, le Corniaud et les Visiteurs, on a rarement l'occasion de voir une nouveauté en prime time), le coups médiatique le plus marquant pour nous, humbles scientifiques, réside dans le comité scientifique constitué d'une dizaine de personnalités chargées d'évaluer la fiabilité des documentaires.
Loin de moi l'idée de remettre en question l'expertise de l'un des plus grands spécialistes mondiaux des neurosciences comme Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France et grand pionnier de l'exploration fonctionnelle du cerveau humain au SHFJ_CEA ou de la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, directrice de recherche au CEA, et je ne peux qu'applaudir l'initiative prise par Bruno Patino, Président de la chaîne.
Il est toutefois légitime de se poser la question relative au champ d'action du comité tout juste constitué. Ses prérogatives s'étendront-elles, au-delà des documentaires inédits à venir dans la grille des programmes, aux documentaires présents dans Arte Boutique dont la diffusion initiale et bien souvent les rediffusions ont provoqué la colère de la communauté du domaine scientifique concerné ?
Souvenons-nous du documentaire "Des vaccins et des hommes" (2022) constitué d'une succession d'interviews et de témoignages recueillis auprès de personnages douteux et dont le seul but semble être d'apporter un soutien à l'argumentaire d'une communauté antivax gavée des croyances et des dogmes répandus par les gourous et autres désinformateurs professionnels révélés par la pandémie de #Covid19. Sa diffusion a provoqué l'émotion de la très grande majorité de la communauté soignante et des scientifiques spécialisés dans les domaines de l'infectiologie et de la vaccinologie ( https://lnkd.in/e7zTpNW4) qui n'a pour autant fait reculer ni la direction d'ARTE ni la réalisatrice du film n'ayant elle-même aucune légitimité dans les domaine, se barricadant derrière le motif fallacieux de "mettre en lumière la complexité d’un débat aux multiples enjeux".
Outre ce film peu reluisant pour l'image d'une chaîne culturelle se voulant diffuser une information honnête à la pointe des connaissances actuelles, on peut également citer "Cholestérol, le grand bluff" (2016), une autre oeuvre digne des pires théories complotistes remettant en question, et à contre-courant d'un long consensus scientifique mondial, le rôle du cholestérol dans la physiopathologie des maladies cardiovasculaires.
https://lnkd.in/eiGHhW-h